La sphère sociale a toujours été difficile, j’ai toujours voulu disparaître dans la foule question de ne pas me faire remarquer.
Voir tous ces regards se déposer sur moi ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Me figer avec une lourdeur dans la poitrine qui écrase ma respiration, l’angoisse qui se répand dans tout mon corps. Mon cœur comprimé, mais qui bat si fort, j’avance, bousculée dans un amas de rires, de cris, de pleurs, de discussions, échangeant des regards à la recherche de lui qui sera chaleureux, non pas rempli de jugements, je leur laisse toute mon énergie.
J’avance jusqu’à la prochaine classe, priant pour ne pas devoir prendre la parole ou devoir faire un travail de groupe. Je me perds dans mes pensées qui ne cessent jamais d’être bruyantes, jouant avec mes bijoux, faisant trembler ma jambe, ma main au niveau de mon cou et de ma clavicule lorsque les larmes sont proches. Réfléchissant à chaque cours qui m’angoisse plus l'un que l’autre. Assise au milieu du bruit me faisant reprocher d’être froide et silencieuse par des personnes qui ne sont pas facilement surchargées, alors que je m’isole et compte ma respiration pour en retrouver le contrôle. Mais ne pas se plaindre, car « il y a pire que toi », alors quand vient la noirceur, dormir devient réparateur pour soigner le vide qui s'est emparé de moi durant la journée, car c’est le seul moment où seulement le silence résonne.
Jessy