Tu nous as quittés le 17 janvier 2022.
Seul.
Tu souffrais, tu savais que la fin était proche.
Aujourd’hui, 17 janvier 2022.
Plus jamais je ne pourrai voir cette journée comme je la voyais avant.
Je ne pourrai plus jamais voir quelqu’un faire du patin à roulettes, manger de la tarte au citron, des gens jouer au tennis et quelqu’un manger un steak, comme je le voyais avant, aussi banal que cela puisse paraitre.
Ces choses sont indéniablement liées à toi maintenant, ainsi que plein d’autres.
Tu nous as créé, à moi et les autres un objet à chérir le jour de ton départ.
Toi, que j’ai appris à mieux connaitre depuis seulement trois quatre ans.
Toi, qui étais plus qu’un membre de ma famille,
Toi qui étais mon ami.
Toi qui me poussais à aller toujours plus loin et qui me taquinais gentiment.
Pourquoi?
Pourquoi tu n'as rien dit?
Tu souffrais, mais tu cachais ta douleur pour ne pas nous blesser.
Et puis pouf, tu es parti en une journée.
Abandonnant derrière toi ta famille à qui tu n’as même pas pu dire au revoir.
La dernière fois que je t'ai serré dans mes bras signait un adieupartiel, nous qui étions censés nous revoir.
La dernière fois que je t'ai parlé remonte à un appel vidéo Messenger, dont j’ai honte d’avoir oublié le contenu de notre conversation.
Je ne sais plus si je t'ai dit que je t’aimais.
Je ne sais pas ce que je t'ai dit comme derniers mots.
J'en ai honte.
Tu devais avoir encore du temps devant toi,
beaucoup de temps.
Tu étais pour moi un esprit sain dans un corps sain,
mais il s’avère que ce dernier ne l’était pas tellement.
Deux heures environ ont séparé le temps où j'ai su que tu étais parti en ambulance, que tu as toi-même demandé, en pleine tempête de neige, et l'instant où ma sœur m’a annoncé que tu étais parti.
J’ai déjà l’impression d'avoir traversé quatre des cinq phases du deuil, mais toute en désordre, comme la tempête de dehors.
Premièrement le déni, quand j'ai appris que tu étais hospitalisé,
aveugle aux possibilités de ton départ.
Puis la tristesse, qui teinta mon choc, ma confusion et
ma colère.
Puis, en ce moment, la tristesse à l'état pur,
vidant mon corps de ses larmes.
Tu es parti trop tôt, trop vite.
Je veux seulement m’excuser.
M’excuser que tu sois parti ainsi,
de t’avoir refusé des sorties seulement parce que j’étais fatiguée,
Je m'excuse.
Je veux simplement espérer que, n’importe où que tu sois,
si tu es quelque part, je t’aime.
Et j'aurais dû te le dire beaucoup plus souvent, oh oui j'aurais dû.
Je t’aime grand-papa.
Rafaëlle Blais