Pour cet article, le sujet fut plutôt difficile à trouver alors qu'il se trouvait juste sous mon nez. Au Québec, on a beau dire que l'ouverture est prônée comme l’une des valeurs de notre éducation, parfois le vocabulaire du langage habitant de Saint-Jovite ne renferme pas seulement des mots gentils pour les nouvelles innovations, les nouvelles façons de penser et les nouvelles règles à respecter.
Au cœur d'une école où la diversité est jugée jusqu'à être complètement cachée, les personnes ont souvent de la difficulté à s'exprimer. À la suite de l'apocalypse des souliers Jordan et à la tempête de bas Nike, je me suis égarée dans la futilité de ces combats de mode qui ne sont que des survêtements inutiles. Peut-être qu'on a pris le "t'es-tu bien dans ton continent ouaté" de Bleu jeans bleu un peu trop au sérieux. Peut-être qu'on a perdu notre sens du n'importe quoi, des souliers tous illuminés et les pantalons galaxies qu'on a tous déjà portés. Mais peut-être que les choses ont simplement changé.
Pourtant, quand je pense à avec quoi on l’a remplacé, je regrette le temps où les cheveux arc-en-ciel étaient le rêve de tous et non les cheveux lisses parfaits sans bosse ni fourche. Je regrette le temps où les cheveux frisés étaient amusants à regarder et les plus curieux demandaient à les toucher à la place d’immédiatement mal les regarder, car jamais, en tant qu’enfant, j’aurais imaginé que, en tant qu'adolescent, si tu n'étais pas identique à ton voisin de casier, tu serais jugé. Jamais, jamais enfant, je n'aurais pensé faire profil bas à cause de tous les préjugés. Jamais enfant, je n'ai pensé que je serais effrayée à cause de ma sexualité, mais cela sera pour une autre fois. Avant, nos seuls préjugés provenaient de ce qu’on apprenait dans les contes féeriques et magiques.
Pourquoi avons-nous changé ?
Cette question revient à mes pensées si souvent que le sommeil me manque et que mes rêves en sont hantés.
Est-ce à cause du temps passé ?
Est-ce notre innocence qui a été victime d’un manque d’enfance ?
Le Covid joue-t-il un rôle dans notre renouveau de méchanceté ? Parfois, je veux y retourner dans l’imaginaire et finalement, aller au royaume de Terabithia, retrouver un endroit sans préjugés où le cœur peut guider et tous peuvent s’habiller ou s’embrasser sans larmes fréquemment séchées, sans peur, sans personne abandonnée.
Remettre la balance à zéro serait une idée à vite assimilée pour finalement alléger la tension lors des "tours de caf" où les regards et mots élancés sont rarement plaisants. Honnêtement, être gentil est attirant, un méchant ne gagne que rarement. On devrait suivre la logique de nos livres d'enfant, et enfin se rendre compte de nos erreurs et demander pardon pour qu'enfin le temps puisse passer et l'eau puisse à nouveau couler sous les ponts de tensions.
Merci de m'avoir lu. J'espère que vous vous êtes reconnues. À la prochaine, chères lectrices.
Lauriana